Ministère
de la Guerre
Paris,
le 23 septembre 1808
Le Ministre
d'Etat, Directeur général
A Monsieur le Préfet du Département de la Côte
d'Or
Je vous
envoye, Monsieur le Préfet,
1° le
Sénatus Consulte du 10 de ce mois qui autorise la mise
en activité de 80,000 conscrits pris sur les classes
de 1806, 1807, 1808 et 1809, et de 80,000 pris sur la classe
de 1810
3° un extrait des tableaux N° 1 et 2 où vous
trouverez
le nombre de conscrits que votre département
doit fournir sur chacune de ces 5 classes
Le contingent de chaque département pour 1806, 1807,
1808 et 1809 a été fixé par Sa Majesté
d'après les ressources réelles que représente
actuellement chaque classe dans chaque département, c'est
à dire qu'elle a déduit du nombre des conscrits
dont chacune d'elle avait été primitivement composée
:
1° les hommes inaptes, réformés, appelés
au service, réfractaires et placés à la
fin du dépôt avant l'époque de le présente
levée
2° le nombre d'hommes qu'elle a supposé ne devoir
pas concourir à cette levée, parce qu'ils se sont
mariés depuis le 1er appel, parce qu'ils se sont volontairement
enrôlés, ou sont morts, ou devenus infirmes.
vous devez faire la répartition de votre contingent entre
les arrondissements et les sous-préfets doivent le faire
entre les cantons ; ainsi chaque canton pourra fournir le contingent
entier qui lui sera demandé, sans que les conscrits de
l'un ayent à courir plus ou moins de chances favorables
ou contraires que ceux des autres.
je dois recommander au Conseil de Recrutement, en même
temps qu'il se mettra en garde contre les réformes abusives,
de veiller à ce qu'il ne soit dirigé sur l'armée
que les hommes en état de faire un bon service.
Le Conseil devra aussi vérifier avec la plus scrupuleuse
attention les titres des conscrits qui réclameront l'exception.
Sa Majesté l'Empereur et Roi, en ordonnant cette levée
extraordinaire que les circonstances politiques ont rendu nécessaire,
a pensé que l'amour des français pour sa personne
sacrée et pour la Gloire de la Nation en assurera le
succès, mais elle a compté et sait compter aussi
beaucoup sur le dévouement dont vous lui avez donné
des preuves et sur celui de tous les fonctionnaires publics
qui doivent concourir avec vous à rendre cette levée
au moins aussi prompte, aussi régulière et aussi
complette que celles qui l'ont précédé.
J'ai l'honneur