Le
visiteur ne trouvera pas ici l'histoire des campagnes des
armées napoléoniennes. De nombreux livres et
sites en traitent abondamment.
En revanche
ce dossier a pour objet de raconter, à travers quelques
exemples, comment la conscription, destinée à
alimenter en troupes fraîches les armées parties
à la conquête de l'Empire, a fonctionné
en Côte d'Or et dans un village comme St Martin de La
Mer.
La conscription
sous l'Empire a lourdement touché la population française,
puisqu'on estime que de 1800 à 1814 2 millions d'hommes,
soit 36 % des mobilisables et 7 % de la population ont été
enrôlés dans les armées napoléoniennes.
pour connaître le
La contribution
du département de la Côte d'Or
Classe |
Nombre
de soldats recrutés
(Côte d'Or) / nombre de conscrits |
Classe
XIII (1804-1805) |
630
/ 2731 (22%) |
Classe
XIV (1805 & 1806) |
604
/ 3046 (20%) |
1806 |
791
/ 4221 (19%) |
1807 |
781
/ 3369 (23%) |
1808 |
572
/ 3338 (17%) |
... |
|
1811
+ réservistes |
903
/ 3495 (26%)
+ 241 / 1039 (24%) |
Les quotas
étant les mêmes pour toute le France, la contribution
du département est identique aux pourcentages indiqués
précedemment pour la France.
Le mécanisme
de la conscription et sa mise en oeuvre en Côte d'Or
(exemples pris sur plusieurs classes)
-1-
A Paris, décret impérial du 3 février
1811 ordonnant la levée des conscrits de la classe
1811. |
|
-2-
A Paris, le Ministre de la Guerre écrit aux Préfets
pour leur demander de mettre en oeuvre cette levée
dans leur département, et leur en précise
les modalités.
|
Voir texte du envoyé par le Ministre
au Préfet de la Côte d'Or |
-3-
A Dijon, le Préfet écrit aux sous-préfet
pour leur indiquer la répartition des appelés
par canton et leur ordonner d'appliquer la levée
dans leur arrondissement. Son décret est affiché
sur les murs du département. (
pour agrandir, clic sur cette image réduite) |
|
-3-
A Beaune, le Sous-Préfet informe les habitants
de son arrondissement. Son arrêté du 11 février
1811 est affiché sur les murs du département.
(
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|
-4-
La règle de répartition des contingents
entre les cantons a été modifiée
par le Préfet le 22 février 1811 : la répartition
doit être faite proportionnellement au nombre d'habitants,
et non au nombre de conscrits. Le 26 février 1811,
le Sous-Préfet informe la population des nouveaux
chiffres par canton. (
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|
-5-
La levée de 1811 comprend un appel supplémentaire
de 241 réservistes. Le 20 juillet 1811 la Préfecture
en informe la population. (
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|
-6-
Le Conseil de recrutement se met rapidement au travail.
En
premier lieu, il fait l'inventaire des conscrits.
Puis
il vérifie leur aptitude au service : cette vérification
est l'occasion d'un inventaire détaillé
de la situation sanitaire des conscrits, avec des statistiques
très précises. Nous y apprenons entre
autres que la taille moyenne des conscrits du département
en 1808 est de 1,692 m, et ceux du Canton de Liernais
1,548 m..
Qui
dit réforme dit possibilité de fraude
: le Préfet explique au ministre les moyens qu'il
a mis en oeuvre pour parer à toute tentative
de ce genre.
A
partir de 1804, le tirage au sort détermine ceux
qui seront enrôlés après avoir tiré
le mauvais numéro. Les plus riches échappent
au départ en payant un remplaçant. Ceux
qui sont mariés sont "exceptés",
ce qui explique pendant cette période le nombre
élevé de jeunes hommes de 20 ans qui épousent
des femmes âgées pour échapper au
service, en conservant un espoir de retrouver rapidement
leur liberté matrimoniale !
Les
valides prennent la place des réformés.
Les
réfractaires (ceux qui ne se présentent
pas au Conseil de recrutement) et les déserteurs
(ceux qui ne se présentent pas à leur
corps, et ceux qui quittent leur corps) sont nombreux.
Et pourtant, il s'agit pour eux, pour leur famille et
pour leurs voisins, d'une situation à hauts risques.
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Documents divers établis par les Conseils
de recrutement de Côte d'Or
Statistiques d'époque :
(Côte d'Or et Canton de Liernais)
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