17
février 1800 (28 pluviôse an VIII) :
Les arrondissements communaux sont mis sous la direction des
sous-préfets. Chaque commune confie son administration
à un maire nommé par le préfet, assisté
d'un conseil municipal.
A
St Martin de la Mer, est nommé maire.
RIOUFFE
(Préfet de la Côte d'Or 1804-1807) : "les
ex-nobles... regrettent encore les Bourbons et se leurrent
peut-être du vain espoir de leur retour."
A
St Martin de la Mer, comme partout en France, la période
de l'Empire est en particulier marquée par la conscription.
Les conquêtes et les guerres napoléoniennes ont
besoin de soldats. Elle touche tous les jeunes hommes, dans
des proportions considérables, avec des levées
tous les ans, voire plusieurs fois par an.
Le 10/01/1808
à Alligny, Laurent PRIMARD (qui sera maire d'Alligny du 13/12/1810
à 1815) épouse Claudine RASSE . Le mariage est célébré
par Pierre-Claude-André RASSE (Claudine est sa nièce)
1811 La
conscription napoléonienne prélève 80%
des hommes valides. Les 20% qui restent achètent des
remplaçants. Ce sont pratiquement tous les paysans
valides qui doivent partir.
En
1811 les habitants de Fétigny, des Prés, de la Serrée et du
Moulin de Chambout s'entendirent avec un ancien magistrat
de Saulieu, M. Jacques-Marie Laligant, pour un échange de
terrains. M Laligant consentit à céder 3 pâtures nommées Chaintre,
Robbe, Vernay-de-Vie-Fort et même le Loichot pour les Ichards
et les Chapelots, deux terrains communaux appartenant en commun
aux habitants de ces villages
1813-1814
Première chute de l'Empire
Décembre
1813 : la pression fiscale, pour faire face aux dépenses
militaires, les conscriptions rapprochées et les réquisitions
créent un profond mécontentement dans la population.
Les impôts ne sont plus payés.
21 décembre
1813 : Les Autrichiens envahissent la Suisse et la
France.
25 décembre
1813 : un décret édicte la levée en masse.
Il ne fut jamais exécuté.
12 janvier
1814 : le sous-préfet de Beaune, Dupré de Saint
Maur, s'oppose à la levée et démissionne.
"L'obéissance la plus passive et le dévouement
le moins équivoque ont des bornes que l'honneur a posées."
Et
les préfets de la Côte-d'Or ont la bougeotte
!
18 janvier
1814 : , préfet Impérial
depuis 1812 quitte Dijon pour Paris (il reviendra le 12 mai
suivant, préfet des Bourbons !).
19 janvier
1814 : Dijon est occupé sans combat par les troupes
wurtembourgeoises. La veille, sa garnison avait évacué
la ville et s'était retirée le long de la route
de Paris par Sens.
6 février
1814 :
, curé d'Alligny et Laurent PRIMARD,
le maire, prennent le maquis avec des partisans.
Cette
décision ne manquait pas de courage, si l'on connait
le contenu des affiches (imprimées à Châlons-sur-Saône)
qu'avait fait apposer dans la région le prince de Schwarzemberg,
commandant en chef des armées d'occupation, à
ce sujet :
FRANCAIS
ET VOUS HABITANS
DES CAMPAGNES, |
Des
proclamations indiscrettes, imprudemment répandues
par quelques généraux de votre
nation, et d'après l'ordre de votre gouvernement,
vous ont commandé de prendre les armes,
et de disséminer dans vos habitations
paisibles le son de l'alarme et de l'effroi
; mesure inutile, puisqu'elle ne peut arrêter
la marche d'une armée victorieuse ; dangereuse,
puisque les lois de la guerre punissent irrévocablement
de mort tout habitant qui sera pris les armes
à la main.
Hier,
dans une contrée qui vous touche, à
Chagny, a été fusillé un
malheureux campagnard, qui, égaré
par ces insinuations maladroites, a fait feu
sur un de nos détachemens.
Par
respect pour l'humanité, par égard
pour vos intérêts les plus chers,
ne mettez pas les généraux de
notre armée dans la nécessité
de vous appliquer une peine dont rien ne peut
tempérer la rigueur.
Rentrez
au sein de vos demeures tranquilles ; reprenez
des travaux qui vous rendent utiles et intéressans,
même aux yeux du vainqueur.
Les
lois de votre gouvernement désolaient
parmi vous l'agriculture, en lui enlevant les
bras qui la font fructifier ; elle était
découragée par les impôts
exhorbitans et dévastateurs qui vous
dévoraient ; nous, nous proclamons la
paix aux chaumières, si elles savent
respecter les devoirs de l'humanité et
ceux de l'hospitalité, et malheur aux
conseillers
|
malveillans
ou aux exécuteurs aveugles d'ordres sanguinaires,
qui attireraient sur vous tous les fléaux.
La
Bourgogne est conquise ; et ce qui rend cette
conquête précieuse, c'est le bon
esprit des habitans de cette ancienne province,
distinguée même parmi les autres
provinces du royaume, a épargné
l'effusion du sang français.
Votre
armée vient d'être battue dans
la Champagne ; la Franche-Comté est envahie
; la moitié et plus de la France est
en notre pouvoir ; que ferait donc une résistance
partielle, dans des hameaux ou des villes qui
sont oubliées ou abandonnées de
la part d'un gouvernement qui ne songe qu'à
lui.
Des
ordres sévères émanés
de S. A. S. le Maréchal Prince de Schwartzemberg,
prescrivent envers les habitans de la France
le respect pour les personnes et les propriétés
; nous maintiendrons ces ordres. Par une juste
réciprocité, nous attendons des
peuples chez qui nous portons les armes, les
égards et la modération qu'on
doit à des soldats qui se présentent
parmi vous, plutôt en amis qu'en vainqueurs.
Chalon,
le 5 février 1814
A
CHALON-SUR-SAONE, DE L'IMPRIMERIE DE DEJUSSIEU-DELORME,
SUR LE QUAI
|
|
"On
vit alors, malgré la proclamation de Schwarzemberg menaçant
les paysans de la potence, s'ils étaient pris les armes à
la main se former en Alsace, en Lorraine, en Franche-Comté
et dans le Morvand, des corps de partisans pour harceler l'ennemi
et le tenir en échec.
"Le maire d'Alligny, Laurent Primard, manifesta au
sous-préfet de Château-Chinon le désir de se mettre à la tète
de ses administrés et d'établir un corps d'observation sur
la route de Saulieu à Autun. Ce projet généreux n'obtint pas
les sympathies de cet administrateur; car il écrivait au préfet
: " Cette intention est très dangereuse par les mouvements
irréguliers d'une bande indisciplinée, qui peut fixer l'attention
de l'ennemi sur nos communes et attirer sur cet arrondissement,
trop heureux jusqu'à présent d'être resté intact, toutes les
horreurs de la guerre. [Correspondance du sous-préfet, tome
X 17,928]
Le
bois des Latois, près de Blanot
Le
maire, ajoute Le Payen de Vigneul, est peut-être ce qu'il
y a de mieux ; mais c'est un homme allant à la journée et
qui n'a pas cinquante francs de revenu foncier. Doux et honnête,
il est entraîné, comme un jeune homme, doué de bonnes vues,
mais sans expérience, par un tas de ses administrés, dont
une grande partie ne jouit pas de la meilleure réputation."
"Cependant
le maire d'Alligny, suivant son ardeur patriotique, que le
sous-préfet n'osait pas blâmer ouvertement, et guidé, par
le curé [Rasse], dont il avait épousé la nièce, ramasse ses
gens et va se poster avec eux à la jonction des départements
de la Nièvre, de la Côte-d'Or et de Saône-et-Loire, au lieu
dit les Latois, Latebrae, nom qui exprime assez bien l'aspect
de la localité."
De
février au milieu d'avril 1814, les maquisards du camp
des Latois, près de Pierre-Ecrite, mènent des
opérations de harcèlement des troupe autrichiennes
(
de l'enlèvement de l'estafette Franz Meuzel, et autres
épisodes racontés par J-F Baudiau)
Soldat
autrichien des troupes d'occupation de 1814
Le
8 mars, "un détachement de trois cents cavaliers autrichiens
traversa Saulieu pour se rendre à Autun. Arrivés aux Latois,
ils trouvèrent la route couverte de gens armés, qui leur fermèrent
le passage ; mais ils se jetèrent dans la traverse et purent
ainsi continuer leur route. Bientôt le tocsin se fait
entendre dans toutes les communes environnantes, et les campagnards,
armés de fusils, de faux et de piques, se portent aux Latois.
Quinze cents à deux mille hommes s'y trouvent réunis sous
le commandement du percepteur Rasse [le curé d'Alligny],
auquel s'adjoignirent bientôt Collenot, capitaine de la garde
nationale de Moux, et Hubinet, colonel de celle de Chissey."

Le
relais de poste de Pierre-Ecrite, hameau d'Alligny-en-Morvan
Le
ton monte entre les habitants de la région soumis aux
pressions de l'armée d'occupation : "Cependant
M. B[aujard]..., maître de poste à la Pierre-Écrite,
par crainte d'être saccagé, avait consenti à faire parvenir
à Semur et à Montbard deux dépêches autrichiennes. Cette condescendance
attira sur sa maison la colère des partisans, qui la mirent
à contribution et lui auraient fait à lui-même un mauvais
parti, s'il n'avait fui inaperçu. " Les habitants de
la commune, écrivait le maire d'Alligny, et ceux des communes
environnantes, sont indignés de cette conduite. J'ai fait
tous mes efforts pour retenir le peuple, mais je n'en réponds
plus, les esprits sont montés au plus haut point. Que puis-je
faire, d'ailleurs, pour ce particulier, qui n'a pas craint
de me dénoncer à l'ennemi et qui a dit ouvertement que sil
passait près de nous, il le dirigerait sur moi et sur d'autres,
qui ont montré autant d'enthousiasme que de bravoure ? A l'instant,
ajoute-t-il, les habitants sous les armes, et revenant de
la route, me rapportent que la force armée des communes voisines,
et faisant le même service que nous sur le chemin, s'est portée
chez B... et l'a fait contribuer en pain, en vin et autres
denrées. Des portes ont été enfoncées, des croisées brisées.
Heureusement que les gens de la commune n'y ont participé
en rien. " [Correspondance. du sous-préfet, 17,930]"
Les maquisards
menés par Collenot, capitaine de la garde nationale
de Moux et par ,
curé d'Alligny, attaquent le château de Lucenay-l'Evêque
dans lequel se trouvent une trentaine de cavaliers autrichiens.
Mais la population du village, craignant des représailles,
favorise leur fuite.

Les
combats des maquisards de 1814 Napoléon,
informé de ce qui se passait en Morvan, envoie son chambellan,
de Forbin-Janson, au camp des Latois pour y prendre le commandement
avec le titre de colonel. Le 19 mars, avec son état major,
il vient de Chateau-Chinon à Alligny. Il loge au presbytère,
qui devient son quartier général. Les maquisards du camp des
Latois sont près de 2000.
Le 21
mars 1814, le maire d'Alligny reçoit l'ordre de se soumettre
au chambellan de l'Empereur pour la direction des forces locales.
De Forbin-Janson
organisa un coup de main audacieux contre le Camp des Chaises
à Autun vers lequel étaient dirigées
les contributions en bétail exigées de la population.
31 mars
1814 : capitulation de Paris.
4 avril
1814 : Napoléon signe son abdication. La ville de Dijon
arbore le drapeau blanc du roi Louis XVIII.
L'affaire
du Bois des Issards est au point mort...
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