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St Martin de la Mer
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LA RESTAURATION A SAINT MARTIN DE LA MER ET SES ENVIRONS

Avril 1814 - mars 1815 - Première restauration de Louis XVIII

Les Autrichiens occupent la Côte d'Or jusqu'au mois de juin 1814 et l'épuisent par des réquisitions et des exigences de toutes sortes. Les officiers autrichiens étaient alors les véritables administrateurs du pays.

11 avril : proclamation de Louis XVIII. C'est le début de la première Restauration.

12 avril : A Arnay-le-Duc, les festivités de la proclamation donnent lieu à une empoignade entre les royalistes et les bonapartistes sur la place de l'hôtel de ville. Les bonapartistes osent crier "vive l'empereur". Billequin, maire et une partie du conseil municipal écrivent au gouverneur autrichien de la Côte d'Or pour lui demander d'envoyer des troupes et d'arrêter les récalcitrants. "Il serait à propos que ce détachement fût commandé par un officier qui sût parler notre langue".
voir le texte de ce courrier


Arnay-le-Duc - Place de l'hôtel de ville - mai 2002

Les "bandes de Saulieu" continuent à lutter contre les Autrichiens. On les signale comme encore agissantes le 14/04/1814. Partout ailleurs dans le département de la Côte d'Or, les hostilités ont cessé.

24 avril : Louis XVIII débarque à Calais ;

26 avril : Marie-Louise quitte la France ;

30 avril : à Compiègne Louis XVIII reçoit Talleyrand et le tsar. Ce dernier ayant caressé l'espoir d'être reconnu comme le sauveur de la dynastie, quitte Compiègne fou de rage. Louis XVIII l'a accueilli moins bien que le dernier des maréchaux. Louis XVIII promulgue la loi sur l'armée: congés en masse, officiers mis en arrêt d'activité et en demi-solde , l'infanterie passe à cent-sept régiments au lieu de deux-cent six. Le roi constitue ensuite son cabinet : Gal Dupont (guerre), Malouet (marine), baron Louis (finances), Beugnot (police),  Dambray (justice), comte Ferrand (postes), Talleyrand (affaires étrangères), abbé de Montesquiou-Fezensac (intérieur), duc de Blacas (maison du roi).

2 mai : Louis XVIII octroie la Charte constitutionnelle (acte de St-Ouen) ;

3 mai : Louis XVIII entre à Paris

19 mai : à Dijon, le préfet COSSE-BRISSAC prescrit la reprise de la perception des "droits réunis", impôt très impopulaire mis en place sous le régime impérial. Cette décision crée une agitation générale chez les vignerons et les cabaretiers du département. Il y a émeute à Beaune. L'agitation se poursuit en août à Bligny sur Ouche, Châtillon et Arnay-le-Duc.

7 juin : ordonnance rendant obligatoire la célébration des fêtes et du dimanche

juin : les Autrichiens quittent la Côte-d'Or exsangue du fait des réquisitions et des exigences de toute sorte..

 

8 octobre : ordonnance interdisant le travail du dimanche et des jours de fête. Cette ordonnance suscite un vif mécontentement.

Mars 1815 - Départ de Louis XVIII

20 mars 1815 à 0 h 45, alors que Napoléon marche vers Paris, Louis XVIII quitte Paris (s'arrête à Abbeville et à Lille les 22 et 23) puis part pour Gand (les royalistes chanteront " Rendez-nous notre père de Gand ") ; Antoine de La Valette s'empare " au nom de l'Empereur " de la direction des Postes et arrête l'expédition des journaux

LES CENT-JOURS (Voir cette page)

Juillet 1815 - La 2ème Restauration de Louis XVIII

  • 24 juin : Louis XVIII rentre en France à Bavay.
  • 8 juillet : Louis XVIII rentre à Paris.
  • 9 juillet : Napoléon quitte Rochefort sur la Saâle pour l'île d'Aix.
  • 12 juillet : Lyon capitule.

Juillet-décembre 1815 - La 2ème occupation autrichienne

voir carte de la région

19 juillet : les premiers soldats autrichiens arrivent à Dijon (900 hommes), suivis le 21 de 22.000. C'est le corps d'armée du général Colloredo. La dette du département résultant de l'invasion s'élève à 2.757.320 F, qui va être prélevée par une imposition extraordinaire jusqu'en 1820. A cet impôt s'ajoute le coût de l'armée d'occupation, fixé à 20.695.760 F. Dijon et sa banlieue doivent loger, nourrir et supporter pendant 3 semaines les excès d'une armée de 120.000 hommes. L'occupation va durer jusqu'en décembre.

En juillet 1815, lors de l'occupation austro-allemande, l'abbé Rasse (Alligny) est dénoncé pour son zèle patriotique de 1814. Son presbytère, qui avait abrité le chambellan de Napoléon (de Forbin-Janson) lors de la précédente occupation autrichienne de 1813-1814, est occupé par les généraux de l'armée d'occupation, dévasté, son mobilier dispersé. Lui-même est emmené comme prisonnier : délivré de justesse sur les instances de ses supérieurs, il échappe à l'exil.

"A leur passage à Alligny, les alliés, qui s'y étaient réunis en force, à cause de la réputation de bonapartisme que le camp des Latois avait faite au pays, en traitèrent assez durement les habitants. On s'attendait même au pillage et à l'incendie; néanmoins, tout se borna aux menaces et à la crainte, si ce n'est à l'égard du curé, homme bon et généreux, mais connu par ses opinions politiques, qui lui avaient valu, dans les Cent-Jours, la décoration de la Légion-d'Honneur. [Il reçut la croix des mains de l'Empereur lui-même, à Chissey.]" ( voir le récit de cet épisode par J-F Baudiau)

La Côte d'Or est occupée jusqu'au 25/12/1815.

Les relations avec cette armée d'occupation sont difficiles.

A Dijon, le préfet Maxime de Choiseul, craignant les colères du maréchal autrichien, comte de Colloredo-Mansfeld, se réfugie ... chez le gouverneur autrichien, baron de Baden. Il s'en explique lui-même au ministre de l'intérieur "M. Colloredo avait exigé du drap couleur vert pistache pour habiller un régiment de hussards. Cette nuance ne s'est trouvée dans aucun magasin de la ville. On a aussitôt envoyé des pièces de drap blanc chez un teinturier. Elles ne sont pas encore prêtes. La fureur de M. Colleredo s'est alors portée à son comble. Il m'a envoyé dire par un officier qu'il me destituerait, qu'il me ferait donner cent coups de bâton sur la grande place, qu'il me ferait mettre en prison. La veille, il avait fait arrêter le secrétaire général de la Préfecture qu'il a fait enlever au milieu de la nuit sans lui laisser le temps de s'habiller. Je n'ai pu douter qu'un semblable traitement me fût réservé. J'ai pris le parti de me rendre chez le Baron de Baden, notre gouverneur autrichien. M de Baden m'a bien reçu. M. de Baden paraît bien fatigué de l'extravagance de son général et blâme les arrestations faites sans sa participation et même à son insu, quoiqu'il soit chargé de la haute police en sa qualité de gouverneur. Pour compléter l'idée que vous pouvez déjà vous faire du caractère de M de Collorédo, vous saurez que ce soir il a dit au milieu d'une place publique qu'il espérait en avançant en France marcher au milieu de deux haies de pendus. Ce propos n'a pas été perdu. Mon éloignement de l'hôtel de préfecture qui est situé à l'extrémité de la ville nuit à l'expédition des affaires et entrave le travail des approvisionnements qui demande le plus grand soin. Nous attendons ici incessamment l'archiduc Ferdinand dont on nous fait espérer de grands adoucissements. Agréez, Monseigneur... " Annales de Bourgogne T 35)

Comment le préfet Maxime de Choiseul aurait-il pu, dans ces circonstances, s'occuper du sort du Bois des Issards, dont le dossier est sur son bureau ...

Janvier 1816 - Hervé de TOCQUEVILLE et la reprise en main

Le préfet Hervé de TOCQUEVILLE, qui arrive à Dijon après avoir été un préfet de l'Oise soupçonné de faiblesse par les royalistes, va faire du zèle en Côte d'Or. Il se fixe comme objectif de reprendre en main l'administration du département et donne des consignes précises à ses fonctionnaires. Enfin il visite l'ensemble des cantons, en donnant un rendez-vous à chacun des maires.

Pierre-Lazare COLLENOT, qui est maire de St Martin depuis juin 1810, se présente au rendez-vous du préfet. Il doit faire un compte-rendu détaillé de la situation de la commune de St Martin. Dans le journal du préfet, ce rendez-vous se traduit par le texte suivant :

St Martin de La Mer

Maire : Colnot [COLLENOT] Lazare, adjoint: Jeay [GEAY] Martin.
La population est de 600 habitants.
La commune a un affouage qui appartient aux différents hameaux qui font partie de cette commune. Le maire ne peut dire quelle est la part de ces hameaux
C'est le curé de Liernais qui vient dire la messe.
Au maitre d'école 150 frs. Il y a deux ans qu'il n'est pas payé. Au garde 150 frs
Il faut 4 gerbes pour la mesure.
La pomme de terre a été assez bonne.

Voir le Journal d'enquête du préfet Hervé de TOCQUEVILLE

Le zèle du préfet n'aura pas d'effet sur sa longévité à son poste, qu'il quittera au bout d'un an, en février 1817.

Et pendant ce temps-là, l'affaire du bois des Issards ne progresse guère ...

 

Et les préfets de la Côte-d'Or ont la bougeotte ! Voir document sur les préfets de Côte-d'Or

Préfets de la Côte d'Or

Date de nomination

Durée (jours)

PETITOT (préfet intérimaire)

03/07/1815

9

Anne-Maxime-Urbain de CHOISEUL d'AILLECOURT, comte

12/07/1815

203

Hervé-Louis-François-Jean-Bonaventure de TOCQUEVILLE, comte

31/01/1816

385

Paul-Joseph-Jean-Baptiste SABATIER DE LACHADENEDE, baron (1768-1833)

19/02/1817

735

Cécile-Stanislas-Xavier de GIRARDIN, comte

24/02/1819

404
Anne-Maxime-Urbain de CHOISEUL d'AILLECOURT, comte (non acceptant)
03/04/1820
16

Nicolas-Maximilien-Sidoine SEGUIER de SAINT-BRISSON, baron

19/04/1820

988

 

Bibliographie

P. Viard - La Côte d'Or pendant la Restauration
S. Fizaine - La vie politique dans la Côte-d'Or sous Louis 18

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