St
Martin de Tours est par excellence un personnage de légende.
Il est l'un des saints les plus populaires de France : des
centaines de villages et d'églises portent son nom,
d'innombrables vitraux, sculptures, et images divers représentent
la scène du partage de son manteau d'officier avec
un pauvre.
Le
Morvan lui a manifesté depuis toujours un attachement
particulier, et a placé sous son patronage un très
grand nombre de lieux.
La
légende de St Martin indique qu'il parcourut cette
contrée au cours de tournées d'évangélisation,
et plus précisément la région du Mont
Beuvray, où sa légende situe plusieurs évènements
de sa vie.
Les
"pas" seraient dus aux bonds prodigieux faits par
la monture du saint alors que celui-ci venait d'essuyer un
échec et prenait la fuite devant les païens révoltés.
Lorsqu'il
vint au Beuvray, il choisit le moment de la traditionnelle
foire de mai pour y précher la religion nouvelle, c'est
dit-on, à la pierre de la Wouivre qu'il prit la parole
pour inciter le peuple à détruire le temple
élevé à la déesse Bibracte. Ses
compagnons, pressés, mirent le feu au temple qui fut
en partie détruit. Les indigènes s'émurent
et voulurnt faire un mauvais parti à saint Martin qui
s'enfuit sur son âne. Poursuivi par les vociférations
de la foule, il s'échappa par le côté
gauche de la vallée de Malvaux et là, grâce
à l'agilité de sa monture, il franchit d'un
bond cette mauvaise vallée, la vallée des mauvais
génies. A la surface du rocher d'où il s'élança,
on voit une petite excavation, empreinte du sabot de l'animal,
d'où le nom de Roche du Pas-de-l'Ane.
Jean DROUILLET
- Folklore du Nivernais et du Morvan - 1959

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