La
traduction du terrier et sa mise en traitement
de texte : deux mois et demi d'un travail insensé. La difficulté
résidait dans la conjonction
d'une écriture
qui nécessite un réel apprentissage, car les lettres
sont pour beaucoup bien différentes de notre alphabet
d'aujourd'hui . Voir : l'alphabet du terrier.
d'un vocabulaire
composé d'un grand nombre de mots disparus, et également
d'une grande quantité d'abréviations, selon l'usage
des notaires de l'époque. Voir : le vocabulaire
du terrier
Cependant, la construction
des phrases est très proche de celle de notre français
d'aujourd'hui.
La
structuration des données du terrier :
création d'une série d'index classant par thèmes
les mots trouvés (personnages, villes et villages, lieux-dits,
chemins, bois, moulins, monnaies et mesures). C'est ma méthode
pour y voir clair et faire des synthèses.
Le
repérage sur le terrain des lieux-dits
cités dans le texte du terrier. Pour cela, j'ai utilisé
le plus ancien cadastre présent dans les mairies de Saint
Martin de La Mer et d'Alligny-en-Morvan, qui date de 1840, et
qui contient beaucoup d'informations (lieux-dits, chemins anciens).
Et pour retrouver les lieux sur le terrain, j'ai interviewé
des "anciens" du pays, qui savent encore où se
trouvent certains emplacements oubliés.
J 'ai ainsi pu retrouver les sites - indiqués dans le terrier,
- de la fontaine
Armont à St Martin de La Mer, citée par Courtépée
en 1774 "Les fontaines Armont, coupées par la
nouvelle route de Saulieu à Chissey, versaient leurs eaux
dans les deux mers". (Description ... T4 p 106). Aujourd'hui
il faut bien chercher pour découvrir une petite plaque
de béton, seul vestige de cette fontaine, recouverte par
l'élargissement progressif de la route de Saulieu à
Chissey-en-Morvan,
- de l'ancien étang de Montbroing, aujourd'hui assèché
et redevenu taillis, mais dont le souvenir est resté dans
les mémoires.
Un autre exemple : parmi les corvées dues au seigneur par
ses sujets, l'une d'elles consistait à aller chercher du
vin à Jours-en-Vaux. Je me suis intéressé
à l'histoire des vignes de ce petit village de Côte
d'Or, près de Nolay, et un échange de courrier avec
la mairie m'a permis de connaître l'histoire de ces vignes
aujourd'hui disparues.
La
confrontation des sources d'information : j'ai
consulté les ouvrages d'écrivains régionaux
anciens, et en particulier deux ouvrages qui sont une mine sur
le Morvan d'autrefois :
- la "Description générale et particulière
du Duché de Bourgogne" écrite en 1774
par l'abbé Courtépée (natif de Saulieu -
Côte d'Or),
- "Le Morvand", écrit en 1867 par l'abbé
Baudiau (curé de Dun-les-Places - Nièvre)
Les images : toutes
les photos ont été prises sur place, cadastre en
main. Les cartes locales ont été reconstituées
à partir de photos numériques des vieux cadastres.
Les autres cartes ont été dessinées avec
des outils logiciels. Toutes les vignettes et icônes qui
guident le visiteur sont tirées des dessins originaux du
terrier.